INSTRUCTIONS POUR L’EXPLICATION DE TEXTE: Suivez les consignes et consultez ‘Hint’ pour obtenir des éléments d’analyse.
Lorsque vous avez fini éditez votre texte et ajoutez des transitions si nécessaire. Rappel: Une explication de texte s’écrit au présent.
Sauvegarder et Imprimer
Pour sauvegarder vos réponses : quittez votre travail sans cliquer sur « Finish quiz ». Votre texte s’affichera pendant 4 mois si vous utilisez le même appareil et le même navigateur (par exemple Chrome).
Pour imprimer vos réponses: cliquez sur « Finish Quiz ► View Question ► Print ».
Scène de l’émeute (chapitre V, 5e partie)
Non, non, je ne veux pas regarder, dit Cécile en allant se blottir dans le foin.
Mme Hennebeau, très pâle, prise d’une colère contre ces gens qui gâtaient un de ses plaisirs, se tenait en arrière, avec un regard oblique et répugné ; tandis que Lucie et Jeanne, malgré leur tremblement, avaient mis un œil à une fente, désireuses de ne rien perdre du spectacle.
Le roulement de tonnerre approchait, la terre fut ébranlée, et Jeanlin galopa le premier, soufflant dans sa corne.
– Prenez vos flacons, la sueur du peuple qui passe ! murmura Négrel, qui, malgré ses convictions républicaines, aimait à plaisanter la canaille avec les dames.
Mais son mot spirituel fut emporté dans l’ouragan des gestes et des cris. Les femmes avaient paru, près d’un millier de femmes, aux cheveux épars, dépeignés par la course, aux guenilles montrant la peau nue, des nudités de femelles lasses d’enfanter des meurt-de-faim. Quelques-unes tenaient leur petit entre les bras, le soulevaient, l’agitaient, ainsi qu’un drapeau de deuil et de vengeance. D’autres, plus jeunes, avec des gorges gonflées de guerrières, brandissaient des bâtons ; tandis que les vieilles, affreuses, hurlaient si fort, que les cordes de leurs cous décharnés semblaient se rompre. Et les hommes déboulèrent ensuite, deux mille furieux, des galibots, des haveurs, des raccommodeurs, une masse compacte qui roulait d’un seul bloc, serrée, confondue, au point qu’on ne distinguait ni les culottes déteintes, ni les tricots de laine en loque, effacés dans la même uniformité terreuse. Les yeux brûlaient, on voyait seulement les trous des bouches noires, chantant la Marseillaise, dont les strophes se perdaient en un mugissement confus, accompagné par le claquement des sabots sur la terre dure. Au-dessus des têtes, parmi le hérissement des barres de fer, une hache passa, portée toute droite ; et cette hache unique, qui était comme l’étendard de la bande, avait, dans le ciel clair, le profil aigu d’un couperet de guillotine.
“Quels visages atroces !” balbutia Madame Hennebeau.
Écriture, Explication de texte – Zola