RÉCIT I
ÉMILE ZOLA (1840-1902), LE PARADIS DES CHATS
Observation et Exercices
CONTEXTE: Dans cette nouvelle un chat raconte à son maître les mésaventures qui lui sont survenues lorsque, à l’âge de deux ans, enviant d’autres chats en liberté, il s’était échappé de la maison pour les rejoindre.
OBJECTIFS: Identification du plus-que-parfait; analyse des temps et des modes.
INSTRUCTIONS: Identifiez les 3 plus-que-parfaits, copiez-les dans la case ci-dessous et cliquez sur “Vérifiez les réponses”. Faites ensuite les 4 exercices qui suivent.
Le paradis des chats (extrait)
Pour écouter une version intégrale : (litteratureaudio.com)
[…] J’avais alors deux ans, et j’étais bien le chat le plus gras et le plus naïf qu’on pût voir. À cet âge tendre, je montrais encore toute la présomption d’un animal qui dédaigne les douceurs du foyer.
Et pourtant que de remercîments* je devais à la Providence pour m’avoir placé chez votre tante ! La brave femme m’adorait. J’avais, au fond d’une armoire, une véritable chambre à coucher, coussin de plume en triple couverture. La nourriture valait le coucher ; jamais de pain, jamais de soupe, rien que de la viande, de la bonne viande saignante. Eh bien ! au milieu de ces douceurs, je n’avais qu’un désir, qu’un rêve, me glisser par la fenêtre entr’ouverte et me sauver sur les toits. […]. Il faut vous dire qu’en allongeant le cou, j’avais vu de la fenêtre le toit d’en face. Quatre chats, ce jour-là, s’y battaient, le poil hérissé, la queue haute, se roulant sur les ardoises bleues, au grand soleil, avec des jurements de joie.
*ancienne orthographe
Jamais je n’avais contemplé un spectacle si extraordinaire. Dès lors, mes croyances furent fixées. Le véritable bonheur était sur ce toit, derrière cette fenêtre qu’on fermait si soigneusement.
[…]. Un jour, on oublia de pousser la fenêtre de la cuisine. Je sautai sur un petit toit qui se trouvait au-dessous. […].
(Le chat se promène sur les toits et rencontre trois autres chats qui deviennent ses compagnons)
Une chatte passa, une ravissante chatte, dont la vue m’emplit d’une émotion inconnue. Mes rêves seuls m’avaient jusque-là montré ces créatures exquises dont l’échine a d’adorables souplesses. Nous nous précipitâmes à la rencontre de la nouvelle venue, mes trois compagnons et moi. Je devançai les autres, j’allais faire mon compliment à la ravissante chatte, lorsqu’un de mes camarades me mordit cruellement au cou. […]
Vérifiez les réponses puis faites les exercices qui suivent.