Contre la guerre
Ryan Hughes (2011) ©
Je me considère comme une personne très libérale donc j’essaie toujours de trouver une façon d’exprimer mes opinions anti-guerres. Après avoir lu les textes de Gilbert Cesbron (Les Trois courages), de Jean Giono (Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix) et de Simone Weil (L’ Iliade ou le poème de la force), je me suis rendu compte qu’il y a des façons plus tactiques de débattre de la guerre. Les trois auteurs emploient la rhétorique, la syntaxe, et la diction pour proposer la paix comme alternative à la guerre. Quoiqu’ils soient passionnés, chaque auteur est très philosophique et rationnel dans ses raisonnements. Tous trouvent une façon de s’exprimer qui est à la fois très convaincante, mais qui n’est pas condescendante.
Pour commencer, les auteurs parlent de l’idée de guerre en général, alors que d’habitude je parle de guerres spécifiques. Par exemple, j’étais complètement contre la guerre en Irak car je ne pouvais pas trouver des raisons rationnelles pour envahir ce pays. En effet, bien que Saddam Hussein ait pu avoir des « armes de destruction massive », il n’était pas lié aux attentats du 11 septembre 2001. De plus tout le monde soutient la lutte contre le terrorisme, mais en réalité il est logistiquement impossible de mettre fin au terrorisme ; il y aura toujours des terroristes. Cette déclaration a l’air cynique et pessimiste, mais elle n’est que rationnelle. Plusieurs politiciens pensent à la guerre comme une façon de résoudre un problème, mais à mon avis, la guerre ne résout rien. Or Cesbron, Giono, et Weil m’enseignent à penser plus philosophiquement à la guerre, c’est-à-dire à penser à la guerre comme une idée.
Dans son essai « De la non-violence », Gilbert Cesbron discute de la guerre et des raisonnements du pacifisme. Selon Cesbron, il y a « trois courages » qui influencent l’homme dans ses motivations au pacifisme. Cesbron lutte contre une culture qui idéalise la guerre. Il propose un courage plus haut, plus brave que celui d’un soldat. À son avis, le courage d’être pacifiste illustre la bonté d’un homme, et il est supérieur au courage de la violence. De plus, au lieu de dénoncer les personnes qui promeuvent la guerre, Cesbron dénonce leur culture, ou bien, le parti de leur culture qui encourage la guerre et la violence. Cesbron emploie des liens logiques et des images (plus spécifiquement, ses trois courages) pour simplifier et synthétiser sa rationalité.
Alors que Cesbron écrit son essai pour des personnes qui sont en faveur de la guerre, Jean Giono prend une autre approche. Comme Giono se rend compte que son public est déjà contre la guerre, il lui enseigne à souligner son inutilité. Il offre un nouveau raisonnement à un public qui insiste d’habitude sur les horreurs et les brutalités de la guerre. Comme on est déjà d’accord avec ses idées, il se concentre sur la façon de les présenter.
Pareillement à Jean Giono, dans cet extrait de L’ Iliade ou le poème de la force, Simone Weil discute de l’inutilité de la guerre, mais elle est aussi concise que possible. Sa rhétorique combine pourtant la prose et la poésie. Elle emploie des liens logiques, et aussi des appels à l’émotion : « Chaque matin l’âme [du soldat] se mutile de toute aspiration ». Weil combine donc sa logique avec sa passion pour forger une persuasion parfaite. Selon Weil, « la guerre efface la pensée même de mettre fin à la guerre », et « la possibilité d’une situation si violente est inconcevable tant qu’on n’y est pas ». Elle synthétise parfaitement ses raisonnements et finit son « poème » avec un résumé à la fois concis et passionné.
Après avoir lu ces textes, je me demande comment je peux améliorer mes arguments anti-guerres, ainsi que certaines autres de mes idées. Cesbron m’enseigne en effet à critiquer la culture et à ne pas critiquer les gens, Giono à éviter d’être trop passionné, et Weil à combiner ma passion avec la logique.